“Les générations YZ ne veulent plus travailler dans des boîtes comme les vôtres”, expliquait Navi Radjou, le théoricien de la frugalité, dans les Echos en 2017.
Cinq ans plus tard, nous confrontons cette idée à la réalité des master Ressources Humaines et des Master Management et stratégie des entreprises de l’IFAE Business school, au cours de quatre sessions d’ateliers Resicity réalisés en septembre/ octobre, sur le thème Travailler (demain).
Paradoxalement, ces étudiants s’inscrivent dans des schémas de cursus relativement classiques et travaillent au quotidien dans des PME/ETI standard, en alternance. Ils ont, pour beaucoup, plusieurs expériences professionnelles à leur arc. Mais lorsque nous leur proposons de projeter leurs imaginaires liés au monde du travail, tel qu’ils le perçoivent et tel qu’il pourrait le devenir, leurs attentes personnelles se superposent et les résultats peuvent surprendre.
La performance attendue de l’entreprise est bien comprise, mais ils souhaitent s’investir sur des temps choisis. Les notions de contrainte et de standardisation des formats de travail, à contrecourant de leurs rythmes, désirs, modes ou lieux de vie, sont délétères. Bien gagner sa vie semble être principalement un objectif des jeunes hommes.
La parité est un sujet qui émerge spontanément, mais il semble être relativement bien géré (et communiqué) dans la sphère professionnelle puisque les étudiants affirment pour la plupart ne pas avoir été confrontés personnellement à ce sujet.
En revanche, le sexisme est mentionné dans tous les groupes de travail et pratiquement toutes les filles présentes peuvent citer un exemple personnel négatif lié au monde du travail ou dans la vie sociale. Au delà du sexisme, ces jeunes formulent un profond besoin que chacun, tant homme que femme, puisse exprimer sa personnalité et vivre son parcours professionnel avec moins de formatage, dans une idée de partage de la pluralité.
Ces nouveaux récits impliqueraient également de revisiter l’éducation en amont. Les jeunes ont exprimé beaucoup d’attentes sur l’éducation comme levier principal à la coopération et l’empathie. L’éducation à l’autonomie budgétaire et logistique du quotidien est également un enjeu fort qui permettrait plus d’égalité entre les jeunes, quelle que soit leur origine sociale.
Au final, un temps de créativité très apprécié par les jeunes étudiants qui estiment qu’ils n’ont « jamais la possibilité de travailler de cette manière sur un sujet de société ».