Atelier Odyssée « Vivre avec la diversité » au collège

Atelier Odyssée

Dans le cadre du déploiement de Resicity en Haute-Savoie, nous avons proposé l’atelier Odyssée à un groupe de collégiens de Taninges, via l’enseignante référente des éco-délégués. Les jeunes ont pu choisir leur thématique parmi toutes celles que nous proposons, et celle qui a été retenue est : Vivre avec la diversité.

PARTICIPANTS : 5 élèves volontaires : 1 fille et 4 garçons. 4 entrent en 5e et 1 part au lycée. Certains sont délégués ou éco-délégués. L’enseignante référente des éco-délégués était présente la majeure partie du temps.

DUREE : 3h (9h – 12h)

OBJECTIF DE L’ATELIER : explorer la thématique Vivre avec la diversité, et imaginer des pistes d’initiatives à mettre en place à l’échelle du collège. Recueillir les retours des élèves sur le format de l’atelier pour envisager un déploiement sur avec plus grand nombre de jeunes à la rentrée.

« Ça fait réunir toutes les pensées de tout le monde »

Un élève de 5eme

« J’ai trouvé l’atelier très constructif et les échanges entre élèves intéressants »

L’enseignante

DÉROULE DE L’ATELIER

Introduction : 

Nous clarifions les souhaits du groupe : 

  • Ils ont envie de partir avec un projet, une solution, de l’action.

Nous clarifions les marges de manœuvre : 

  • Les projets menés hors “parcours scolaire” ont du mal à voir le jour car ils nécessitent de trouver des créneaux qui rassemblent tous les élèves / intervenants impliqués. Parfois c’est un problème logistique (accès à un équipement) qui freine le projet), ou les élèves qui étaient moteurs qui se démobilisent.
  • Nous en concluons que l’initiative envisagée devra être simple à implémenter.

Nous clarifions le timing : 

  • La cloche de déjeuner sonne à midi. En conséquence, le dernière partie « conception » devra être raccourcis pour avoir le temps de débriefer.

1ere partie, Exploration du thème.

La question : “c’est quoi bien vivre avec la différence” a fait émerger : 

  • des problèmes de moqueries entre élèves : sur le physique (couleur de peau, manière de danser), sur le niveau scolaire (critique des intellos), les normes de genre (les garçons ne peuvent pas être mauvais en sport ou montrer leur sensibilité), sur le milieu social (qu’il soit élevé ou l’inverse). 
  • de certains comportements type caïd qui attirent l’attention par la transgression.
  • de dévalorisation d’élèves qui ont de moins bonnes notes par certains enseignants qui engendrent de la démotivation, et entretiennent le désengagement de l’élève. 

Les réseaux sociaux sont cités mais pas creusés. (ne semblent pas être en cause)

Phase d’acculturation

Lien vers la fiche d’acculturation Vivre avec la diversité.

Les éléments proposés n’ont pas vraiment permis d’enrichir la réflexion. Cependant les élèves ont découvert la notion de CSP+ (catégorie socio professionnelle), l’intelligence collective (1+1=3 était une vraie découverte).
La question du genre ne les touche pas (ils sont trop jeunes ? ou cela touche plus les zones urbaines ?).

2ème partie, choix et approfondissement d’un problème (causes, conséquences, acteurs…)

Ce sont les critiques des enseignants qui touchent particulièrement ces jeunes (plus que les moqueries des autres élèves). Certains parlent de boule au ventre au moment d’aller en cours.
La phase d’approfondissement a permis de faire émerger des problématiques, que nous avons évoquées oralement. 

  • cercle vicieux : plus un enseignant est critique, moins l’élève fait d’effort.
  • difficulté pour les élèves de parler de ces sujets, les parents ne les prennent pas forcément au sérieux, les enseignants sont une figure autoritaire.
  • difficulté d’en parler entre enseignants (je ne suis pas légitime pour critiquer mon collègue), les enseignants ont du mal à se remettre en questions.

L’enseignante me fait remarquer que ce problème d’éducation par la dévalorisation est un sujet délicat, qu’il existe depuis toujours, et que si il peut être amélioré ce serait très positif.

3ème partie, phase d’inspiration

Phase assez difficile car nous n’avions pas choisi clairement une problématique.

Quelques idées immerges autour de : comment réussir quand personne ne croit en nous ? Avoir la foi, des alliés (Jeanne D’Arc), un leader qui réunit les peuples (Vercingétorix). Ou comment réussir quand on est faible ? utiliser la ruse, une plante qui devient plus forte quand on la coupe

4ème partie, phase d’idéation

Voici les propositions qui ont émergées : 

  • l’élève parle avec le prof, ou si ça ne fonctionne pas, aux parents ou au prof principal
  • copains et parents soutiennent l’élève (soutien moral / aide au devoirs)
  • proposer des activités plus simples pour redonner l’envie de travailler
  • faire une journée sans démoralisation
  • projeter l’élève dans le bénéfice à bien travailler, lui expliquer pourquoi c’est important
  • que les enseignants accompagnent les mauvaises notes de conseils pour s’améliorer

C’est l’idée que l’élève parle avec le prof qui a remporté l’unanimité.

Phase de formalisation

A émergé l’idée d’une boîte aux lettres, à la vie scolaire, qui permettrait aux élèves et professeurs de noter les expériences désagréables vécues. Ces messages seraient collectés (fréquence à préciser), et une médiation serait proposée pour l’élève et le prof. Ils seraient accompagnés d’un élève et un enseignant médiateurs.

Il est convenu que les élèves, accompagnés de l’enseignante, organiseront un test de leur idée. Ils ont identifié un enseignant (parmi ceux qui font des remarques aux élèves) qui pourrait être complice du test.
Nous avons émis l’hypothèse que le projet lui-même pourrait sensibiliser les enseignants au problème et faire évoluer les comportements.
Après le test, si il est concluant, les élèves en parleront à l’administration.


BILAN DE L’ATELIER 

La parole c’est très rapidement libérée et les échanges étaient fluides. Les élèves ont fait des retours constructifs et enthousiastes. Cet atelier nous a permis de valider la pertinence du format pour des collégiens. Il a révélé l’importance du passage à l’action immédiat, ainsi nous proposerons un format de 6h incluant une phase de prototypage pour classe entière. Les élèves de 5ème sont la bonne tranche d’âge.

Retours post atelier

  • Méthode de travail très appréciée “ça fait réunir toutes les pensées de tout le monde”
  • Ils étaient contents de leur idée, ils sont prêts à la tester
  • Ce type d’atelier serait pertinent en classe entière, avec des techniques pour distribuer la parole (système de fil d’attente avec doigts levés), et du papier pour noter et ne pas perdre ses idées. Sans doute que ça rallongerait la phase 1 d’exploration du thème. L’initiative pourrait être développée après la pause déjeuner car leur attention diminue en fin de matinée.
  • A la question “quel thème aimeriez-vous traiter avec les élèves” : la réponse est le harcèlement. Visiblement ils souhaiteraient poursuivre la discussion avec plus de camarades.
  • D’après l’enseignante, le document d’acculturation est trop dense pour des collégiens (Une version couleur aurait été mieux)
  • L’enseignante pense que d’autres thèmes pourraient être pertinents : réussir, apprendre…